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Photo du rédacteurRomain Leclerc

Je ne sais pas dire "NON" !

Est-ce que ça vous est déjà arrivé d’accepter une proposition parce que vous ne vous sentiez pas de la refuser ?

Vous avez du mal à dire « non » à votre patron qui vous demande de rester une heure de plus au travail pour finaliser une réunion ou un travail ? Vous avez du mal à dire « non » à votre famille quand il s’agit d’aller à un repas durant lequel vous savez pertinemment que vous allez vous ennuyer ? Vous avez du mal à dire « non » aux démarcheurs publicitaires de plus en plus nombreux ?

Bref, peu importe le contexte, vous ressentez une réelle difficulté à exprimer votre choix et votre volonté ?


Tous autant que nous sommes, nous avons tendance à accepter certaines situations de peur de ne pas être suffisamment gentil ou de peur de blesser. Et parfois cela peut se révéler très gênant à la fois pour vous mais aussi pour les autres.


Alors quels sont les mécanismes en jeu dans ce phénomène et comment s’en affranchir sans culpabilité ?


La peur d’être rejeté et de blesser l’autre


Une des principales raisons qui nous amènent à dire « oui » à tout, réside dans la crainte que l’on a peur d’être rejeté par l’autre. Et si on extrapole un peu, la peur de ne pas être aimé de l’autre, voire de ne pas être aimé tout court. Finalement, lorsqu’on ne dit pas « non » quand on le devrait, on essaye de se convaincre que l’on est aimé et que donc tout va bien. Cela revient à mettre un pansement sur notre cœur déjà brisé sans pour autant en recoller les morceaux.

Sachez-le, dire « oui » à tout amplifie ce phénomène ! Vous aurez toujours besoin de vous mettre dans la position de celui ou celle qui ne dit jamais « non ».

Vous le faites sûrement aussi pour éviter de blesser votre interlocuteur. Ce qui revient finalement à la même mécanique : avoir le sentiment de blesser l’autre met en lumière notre besoin que l’autre nous aime. En résumé « si je lui fais du mal il ne va plus vouloir de moi ». Ce qui est faux, nous le verrons un peu plus loin dans cet article.


La peur de rater une occasion


Vous pouvez aussi avoir du mal à dire « non » parce que pour vous c’est synonyme d’opportunité ratée. Il est vrai que dans chaque choix que nous faisons, il y a une conséquence. Par exemple, vous décidez de vous rendre dans un pays étranger. Pour cela vous décidez de prendre l’avion plutôt que la voiture. La première conséquence sera de mettre moins de temps pour vous y rendre et donc gagner du temps sur place. Une autre conséquence sera peut-être financière car il se peut que vous payiez plus cher en prenant l’avion. Encore une conséquence, en voiture vous prenez le temps de contempler des paysages que vous ne pouvez voir en avion. Ou encore vous restez plus longtemps sur votre lieu de vacances si vous prenez l’avion (le trajet étant moins long) …

Vous l’aurez compris, que vous disiez « oui » ou « non » votre choix entrainera une conséquence. Ce qui est important à savoir, c’est à quoi vous dites « non » quand vous dites « oui » et à quoi vous dites « oui » quand vous dites « non ».


Apprendre à se dire « OUI »


Avant d’apprendre à dire « non », il est important d’apprendre à se dire « oui ». Refuser une proposition ne se fait pas qu’à travers le langage verbal. C’est un processus qui commence par votre attitude, votre manière d’être.

Lorsqu’on vous propose quelque chose, vous pouvez vous poser ces quelques questions :

- Est-ce que cela me plait ?

- Est-ce que j’en ai envie ?

- De quoi ai-je besoin ?

- Est-ce que cette proposition respecte la personne que je suis ?

- Est-ce bon pour moi ?

- Etc…


Il pourrait y en avoir des centaines. Vous l’aurez sans doute compris, il est nécessaire de se dire « oui », à soi, de faire preuve d’un peu d’égoïsme, de se centrer sur soi et ses propres besoins avant de répondre à ceux des autres. Cela demande un travail intérieur afin d’identifier ce qui relève de votre vrai désir de ce qui vient alimenter vos failles émotionnelles et affectives. Attention l’idée n’est pas de répondre « non » à tout puisque dans ce cas vous tomberiez dans l’extrême inverse. Il y a un juste équilibre à trouver et ce juste équilibre repose sur le fait de se centrer sur ses propres besoins.



Apprendre à dire « NON »


Selon votre caractère, il est plus ou moins simple de dire « non ». Généralement lorsque nous avons le temps de la réflexion cela reste relativement simple. En effet, le fait de différer notre réponse permet de ne pas se sentir coincé et donc de trouver la formulation adéquate pour refuser.

Mais la plupart du temps, nous n’avons pas le temps de cette réflexion et c’est alors qu’il est facile de flancher !

La communication non violente est un des outils qui permet d’exprimer ses besoins en étant dans le respect de soi et aussi des autres.

Marshall ROSENBERG (fondateur de la CNV) disait : « La violence, quelle que soit sa forme, est une expression tragique de nos besoins insatisfaits ».

Cela demande beaucoup d’entrainement et de répétition pour arriver à exprimer ses besoins dans l’instant tout en se respectant et en respectant son interlocuteur.



Dire « non » permet d’éviter de se retrouver dans des situations complexes dont vous auriez du mal à vous sortir. Acquiescer à tout peut paraître confortable et en même temps peut vous amener à vous sentir mal et à culpabiliser. Cette culpabilité a pour origine le non-respect de vos propres besoins.

Apprendre à dire « non » c’est avant tout apprendre à se dire « oui ».


Pour cela l’accompagnement d’un professionnel est parfois nécessaire. Pensez à vous ;-)

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